La Sainte Patronne des Musiciens

L'Histoire de Sainte Cécile

Cécile est la sainte patronne des musiciens. Savez-vous pourquoi ?

L'histoire de Sainte Cécile est construite en partie de légendes.

Sainte Cécile naquit dans la noble famille pratiquante de Rome des Cœcilia. Elle possédait tous les dons de grâce, de beauté et d'innocence qu'une jeune fille pouvait avoir. Riche et cultivée, elle était fervente des arts et avait un talent tout particulier pour la musique. Très jeune, elle voua sa vie à Dieu et fit vœu de virginité.

Contre son gré, son père la maria à un jeune païen nommé Valérien. Quand le jour des noces arriva, Cécile se retira pour invoquer la protection du Ciel dans cette situation difficile, tout en chantant dans son cœur et en récitant des psaumes. Cette situation est à l'origine de la vénération de Cécile en tant que patronne de la musique.

Au soir du mariage, Cécile expliqua à son mari qu’elle était accompagnée d’un ange veillant sur elle et que s’il la touchait dans le cadre du mariage, il souffrirait, car cet ange se mettrait en colère. Cependant, si Valérien respectait sa décision, l’ange l’aimerait autant que sa protégée. Valérien demanda à voir cet ange, mais Cécile lui dit que s’il croyait en Dieu et qu’il devenait baptisé, il le verrait. Valérien, homme remarquable, était connu pour être de grande compréhension, il promit donc de respecter le vœu de Cécile sans revendiquer les droits issus du mariage.

Avec l’aide du pape Saint Urbain, Cécile réussit finalement à convertir son mari au christianisme et à le faire baptiser.

Un soir, en retournant vers son épouse, Valérien la trouva en prière avec un ange aux ailes de feu à côté d’elle. L’ange dit à Valérien qu’il pouvait lui demander ce qu’il voulait. Il souhaita que son frère Tiburcius, qui lui était très cher, l’accompagne dans sa foi. Son vœu fut accepté. Tiburcius se laissa convaincre par Cécile et Valérien de renoncer à ses faux dieux. Il se convertit et fut baptisé par Saint Urbain.

Les deux jeunes époux vécurent dans la chasteté et se dévouèrent aux bonnes œuvres. Cécile chantait les louanges de Dieu avec assiduité et y joignait souvent un instrument de musique.

Mais les persécutions cruelles des chrétiens, perpétrées par l’empereur Marc-Aurèle eurent raison des deux frères. A cause de leur ardeur à ensevelir les corps des martyrs chrétiens dans les catacombes à l’extérieur de la ville, ils furent arrêtés puis exécutés aux alentours de Rome.

Bravant le danger, Cécile les ensevelit dans les catacombes de Saint Prætextatus sur la Via Appia et décida d’utiliser à l’avenir sa maison pour prêcher la foi. Avec une éloquence sans pareil, Cécile convertit de plus en plus de gens.

Peu de temps après, elle fut arrêtée et amenée devant le préfet pour avoir enterré les corps de son mari et de Tiburcius. Après une glorieuse profession de foi, elle fut condamnée à mort.

Rejetant une exécution publique, elle fut condamnée à être enfermée dans la salle de bain de sa propre maison à Trastevere et à suffoquer par la vapeur. La chaleur et la vapeur n’eurent pas raison d’elle. Le préfet, en colère, ordonna de la décapiter.

A la vue de la sainte, le soldat envoyé perdit courage, et tremblant, frappa à trois reprises, mais en vain. La loi romaine interdisant le quatrième coup, elle fut abandonnée gisant dans son sang. Aussitôt, les chrétiens se ruèrent dans la maison et essuyèrent les blessures avec les habits de lin, sans la bouger du sol. Cécile survécut trois jours pendant lesquels elle n’avait de cesse de prêcher sa foi et d’encourager les pauvres. Lorsque Saint Urbain arriva, elle fit don de sa maison pour y construire une église et légua ses biens aux pauvres. Alors, tournant sa face contre terre, Cécile mourut le 22 novembre de l’an 230.

Cécile fut inhumée dans la position exacte où elle expira, avec les doigts étendus, dans les catacombes de Saint Callixte (se trouvant parmi les plus grandes de Rome) à côté de la crypte des papes avec, à ses pieds, les vêtements ayant essuyé ses plaies.

Désormais, après quelques changements de lieux, Cécile et Valérien sont à nouveau réunis pour l’éternité. Leurs reliques se trouvent dans une voûte somptueuse sous le grand autel de l’église Sainte Cécile de Trastevere qui lui a été dédiée.

Jusqu’au Moyen-Age, le patron des musiciens était le pape Saint Grégory, mais quand l’académie de musique de Rome fut créée en 1584, elle fut placée sous la protection de Sainte Cécile. Ainsi s’établit sa vénération devenue universelle, comme patronne des musiciens. Enfin, depuis le 15ème siècle, l’emblème de Sainte Cécile est devenu l’orgue.

Ceci fut donc l’histoire de Sainte Cécile, l’une des martyrs des débuts de l’Eglise les plus vénérés, désormais patronne de la musique, des musiciens, des compositeurs, des luthiers, des chanteurs et des poètes, étant célébrée le 22 novembre.